Les temps changent camarades!

Sur le forum de radioamateur.org a ressurgi ces derniers jours un fil concernant le non respect des sous-bandes réservées à la télégraphie par des émetteurs phonistes. Vaste et périlleux débat s’il en est.

Il faut dire que ce gentleman agreement entre radioamateurs du monde entier que constitue les sous-bandes dédiées à chaque mode d’émission est une histoire qui commence à dater, tout comme les débats qui vont avec d'ailleur. L’ IARU , créée en 1925, a rapidement tenté de mettre sur pied cette répartition entre les différents types d’émissions. Au départ ce partage ne concernait que la télégraphie et la téléphonie.

Cette entreprise à un côté que je trouve admirable, car par delà les réglementations nationales qui s’imposent à chaque radioamateur, l’IARU a réussi à faire accepter au plus grand nombre ce que l’on nomme les  » plans de bandes« . Et ceci sans aucune possibilité de sanction quel qu’elles soient mais simplement en faisant appel au bon sens de chacun. Je ne préfère pas trop parler d’esprit OM car on place dans cette expression un peu tout et n’importe quoi . Surtout n’importe quoi.
L’idée fort simple de départ consiste à ce qu’au sein d’une bande de fréquences allouée au service amateur, chacun d’entre nous puisse pratiquer son mode de transmission favoris sans que tout ceci ne se transforme en un brouhaha radioélectrique infâme. Comme toute idée simple, des esprits très brillants (pour la plupart Français sans aucun doute) la trouveront simpliste. Et des simples d’esprits, tenteront de l’appliquer sans simplicité ni discernement.
D’où ces débats presque aussi anciens que les sous-bandes.

La preuve cet extrait de la chronique DX du bimestriel Radio-REF de Mai-Juin 1948 :


C’était sous la plume de André Goubet F8PA. page 187

On trouve à cette même époque, d’autres conseils, maintes fois répétés en note de bas de pages de chaque numéro, qui sont d’une actualité frappante :

Alors camarades* ? Les temps changent ?

*Camarade: Se dit d'une personne avec laquelle on partage un ou plusieurs centres d'intérêt (de l’espagnol camarada, la chambrée) . Terme utilisé par les amateurs pour se désigner entre eux au moins jusqu’au début des années 50.