Sur les ondes, dans les revues, ou sur la toile notre passion véhicule avec elle un jargon parsemé de très nombreux anglicismes.
On ne prête plus guère d’attention à CW, BEAM ou LSB. Nous y sommes tellement habitués depuis des décennies. Leur signification est commune et admise par tous et il ne semble pas qu’une traduction française soit nécessaire ou opportune.
D’autres, par contre, on fait leur apparition depuis quelques années.
Un qui me fait particulièrement sourire est « la team » ou mieux encore » LE team » .
Vous aurez noté que le nom peut être à la fois masculin ou féminin. Au choix. Ceci laisse présager une maitrise de l’anglais à géométrie variable par celui qui l’emploi.
Ce mot est utilisé pour désigner simplement une équipe. Pour une expédition. Pour un concours.
On le rencontre très souvent en légende d’une photo. Généralement une équipe de gaziers, posant fièrement sous une jolie banderolle bardée de sponsors (contre exemple).
Je ne suis pas contre l’emploi d’anglicismes ou de termes issus d’autres langues. Souvent, celà est justifié par l’usage, quand la traduction n’est pas satisfaisante ou ridicule, ou si le concept original risque de ne plus être correctement transmis.
« Grappe DX » pour DX-cluster ou « cube » pour 4 square ne sont pas des traductions d’une totale limpidité…
Mais le remplacement du mot équipe par team est-il bien nécessaire? Améliore-t-il la compréhension?
J’en doute.
Alors?
» Il s’agit peut-être de faire chic mais un tel souci de l’apparence est aux antipodes de la profondeur et de la finesse : celui qui est fin n’éprouve pas le besoin de faire chic, celui qui a du fond ne se soucie pas de son apparence. L’usage intempestif de l’anglais, loin d’être un signe de distinction, est un symptôme de vulgarité et de médiocrité. « Michel Volle
Discriminante (si tu ne sais pas ce qu’est un team alors tu es un plouc) et inutile, la généralisation de tels raccourcis snobinards peut s’avérer contre productive en produisant un salmigondis incompréhensible.
Rappelez vous les précieuses ridicules où Magdelon ne supportait plus que son père Gorgibus l’appela par son propre prénom le trouvant trop vulgaire.
GORGIBUS : Je pense qu’elles sont folles toutes deux, et je ne puis rien comprendre à ce baragouin. Cathos, et vous, Magdelon…
MAGDELON : Eh! de grâce, mon père, défaites-vous de ces noms étranges, et nous appelez autrement.
GORGIBUS : Comment, ces noms étranges! Ne sont-ce pas vos noms de baptême?
MAGDELON : Mon Dieu, que vous êtes vulgaire! Pour moi, un de mes étonnements, c’est que vous avez pu faire une fille si spirituelle que moi. (…)
J’en suis à me demander, si lors d’un concours, une team ne gagnerait pas au moins 3dB sur une équipe?